COUP D’ENVOI POUR LE PRO SAILING TOUR AVEC LE DÉFI 24H « TOUT COMMENCE EN FINISTÈRE »
C’est à Brest même, où il flotte dans l’air comme un vent de nouveauté, qu’ont été donnés ce mercredi 19 mai, à 19 heures précises, les trois coups du Pro Sailing Tour, ce circuit inédit exclusivement réservé aux multicoques Ocean Fifty. Jonglant avec une situation météo complexe, marquée par le passage de dépressions et de toniques passages de fronts, les organisateurs de l’événement Upswing Prod, le directeur de course Gilles Chiorri, et les skippers des six équipages, se sont facilement accordés pour saisir une fenêtre favorable. Un départ anticipé et un parcours raccourci à 125 milles au lieu des 400 milles initialement prévus permettent néanmoins de donner libre cours à un premier côtier aussi tactique que technique qui se disputera principalement de nuit, au ras des cailloux, au gré des îles, des phares et amers remarquables du Finistère. Place au sport en mer d’Iroise, théâtre de cette régate d’ouverture taillée sur mesure pour les trimarans Ocean Fifty…
À Brest, le long du quai Malbert, les six acteurs du Pro Sailing Tour ont pris un à un leurs quartiers face au village monté pour l’occasion. Dernier candidat déclaré, Erwan Leroux, qui vient de récupérer la barre de l’un des deux plus récents bateaux, ne boude pas son plaisir d’avoir réussi, avec sa petite équipe, le tour de force de répondre présent. Le voilà engagé, prêt à en découdre à bord de son multicoque flambant neuf qui portera les couleurs de Ciela Village tout au long des cinq épisodes au programme du nouveau circuit. À ses côtés, ses cinq concurrents ne sont pas en reste. Tous se réjouissent d’être enfin rentrés dans le feu de l’action sur le plan d’eau finistérien.
UN DÉPART AVANCÉ POUR UNE COURSE SÉCURISÉE
Il a fallu composer avec la météo capricieuse qui n’a pas fini de jouer des mauvais tours aux marins, comme à tous ceux qui rêvent de prendre d’assaut les terrasses bretonnes enfin ouvertes. « Il a fallu être réactif et créatif. On a modifié le programme en avançant le départ », convient Gilles Chiorri, le directeur de course qui orchestre les ébats nautiques du Pro Sailing Tour. « Cette décision a été prise en coordination avec les skippers qui en bons marins avaient une bonne vision de la situation météo. On a donc saisi l’opportunité de donner lieu à une grande course, le Défi « Tout commence en Finistère », avant l’arrivée d’une dépression et d’un front qui arrivent par l’Ouest jeudi matin, avec des rafales à 30 n?uds, voire plus en plus en milieu de matinée », ajoute- t-il. Dans ces conditions, il a été plus raisonnable de revoir la copie de cette régate d’ouverture qui constitue un vrai baptême du feu sur un plan d’eau réputé pour ses pièges et ses écueils. Un départ mercredi soir pour un retour jeudi matin avant le renforcement du coup de vent a été le meilleur compromis pour permettre aux six skippers accompagnés chacun de deux équipiers et d’un reporter embarqué de se jeter dans le grand bain dans des conditions qui garantissent sportivité et sécurité, sur un parcours qui salue tous les points remarquables du Finistère Ouest entre la Grande Basse de Portsall et l’Occidentale de Sein.
LA FLOTTE BALAYÉE AU CRÉPUSCULE PAR LES PHARES ICONIQUES DU FINISTÈRE
C’est à 19 heures tapantes que Kevin Faure, Vice-Président du Conseil départemental du Finistère, a donné le départ aux six équipages, en présence de Fortuné Pellicano, Président délégué de Brest Evénements Nautiques et Maire adjoint de Brest.
« Les conditions de vent annoncées sont plutôt clémentes avec un départ dans un vent d’Ouest léger de 10 n?uds. La flotte va tirer des bords dans le goulet de Brest, puis cap sur l’archipel de Molène, Ouessant à laisser à tribord par les mythiques phares de la Jument, de Nividic et du Créach ; puis la Grande basse de Porstall, où les Ocean Fifty feront un 180°… » détaille le directeur de course. « Place ensuite à une grande descente, via un nouveau passage par Ouessant à laisser à bâbord cette fois. Le vent devrait alors basculer au Sud ouvrant le jeu à un grand bord tactique au louvoyage jusqu’à l’Occidentale de Sein que les premiers devraient rallier en fin de nuit. C’est là que des écarts pourraient se créer entre les bateaux leaders et les poursuivants qui n’auront pas forcément le même système météo ». Rendez-vous est donné dans le goulet de Brest demain en tout début de matinée…
Les équipages du Défi « Tout commence en Finistère »
Arkema 4 (Quentin Vlamynck, Lalou Roucayrol, César Dohy) | reporter embarqué : Yann Riou
Ciela Village (Erwan Leroux, Vincent Busnel, Pierre Brasseur) | reporter embarqué : Jérémi e Lecaudey
Groupe GCA-Mille et un sourires (Gilles Lamiré, Maxime Sorel, Pierre-Antoine Morvan) | reporter embarqué : Gauthier Lebec
Leyton (Sam Goodchild, Aymeric Chappellier, François Morvan) | reporter embarqué : Martin Viezzer
Primonial (Sébastien Rogues, Matthieu Souben, Frédéric Moreau) | reporter embarqué : Ronan Gladu
Solidaires En Peloton-ARSEP (Thibaut Vauchel-Camus, Frédéric Duthil, Antoine Koch) | reporter embarqué : Antoine Auriol
Ils ont dit avant d’embarquer :
Sébastien Rogues, skipper de Primonial : « Ce n’est pas mon petit bébé, mais je fais partie de ceux qui ont imaginé ce circuit dès le début lors du premier confinement l’année dernière. Et on y est ! On voit Pro Sailing Tour écrit sur les murs de cet espace réservé à l’événement ; nos bateaux sont amarrés, prêts à en découdre, c’est génial ! C’est un bel exploit d’avoir monté tout ça pendant cette période un peu tourmentée. Place à la bagarre sur l’eau ! On va être servi, on part dans quelques heures pour un côtier de 125 milles dans les cailloux et les courants sur des machines extraordinaires »
Quentin Vlamynck, skipper de Arkema 4 : « Je suis super content d’arriver sur un départ de régate avec un bateau mis à l’eau il y a six mois, après un an et demi de construction. Avec l’équipe de Lalou Multi dans le Médoc, on a vraiment tout fait de A à Z. Le niveau est monté d’un cran. On a vraiment hâte de voir ça sur l’eau. Sur le premier parcours, on va avoir des conditions un peu molles au début. Le vent va forcir progressivement dans la nuit et nous promet une arrivée tonique. C’est un format assez court, mais c’est bien de pouvoir courir. Ce n’était pas gagné quand on regardait les conditions météo. On a déjà pas mal éprouvé le bateau, mais il reste des questions face aux autres concurrents »
Erwan Leroux, skipper de Ciela Village : « C’est un peu la course d’être là avec ce nouveau bateau que je viens de récupérer et c’est un peu grâce à mon équipe qui use de la meuleuse et qui donne beaucoup ces derniers mois et ces derniers jours ! C’est une première victoire pour le projet d’être présent ici. On a convoyé le bateau depuis Marseille, ce qui nous a permis de bien le découvrir pendant sept jours complets. Il a un sérieux potentiel mais il va falloir le fiabiliser. La deuxième victoire, et elle est collective, c’est ce nouveau circuit qui débute ici à Brest. Cela fait un an qu’on travaille avec l’ensemble des adhérents de la classe Ocean Fifty et nos partenaires pour qu’il voit le jour. On a planté la graine, il va falloir maintenant qu’on la cultive intelligemment. C’est le début d’une belle histoire… »