Le bonheur sera dans le près en sortie de Méditerranée 

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« Ce mercredi matin, on voit deux équipages : d’un côté, The Arch et Ciela Village, positionnés plus en arrière qui ont décidé hier d’aller très tôt longer les côtes espagnoles ;  et de l’autre, les quatre bateaux, qui ont fait une belle traversée de la Méditerranée au départ de Toulon pour aller rejoindre les côtes algériennes. Ils semblent avoir touché plus de vent hier même si toute la flotte a, comme prévu, bien ralenti durant la deuxième nuit », commente  Guillaume Rottée, à la direction de course.
En tête, alors qu’il vient de tirer un long bord pour rejoindre à son tour la pointe Sud-Est de la péninsule ibérique, Sam Goodchild plante le décor à bord de Leyton. « Le vent commence à remonter un peu, on arrive sous le vent du cabo de Gata, là où il y a un bel effet d’accélération. On profite d’avoir un tout petit plus de pression pour doubler notre plus proche concurrent. On est avec lui depuis hier ! Je vais aller travailler la stratégie sur l’ordinateur pour essayer de garder cette position jusqu’à la sortie de la Med… Parce que c’est là que ça va se jouer ! » indique le skipper britannique.
Trois bateaux en 20 milles
Derrière les deux premiers bateaux qui ont un peu pris la poudre d’escampette, la note est salée pour Ciela Village (Erwan Le Roux) qui paye les frais d’un décalage à l’ouest hasardeux en début de course. Il concède aujourd’hui plus de 100 milles de retard sur les deux leaders. Rien est joué en revanche pour Arkema 4 (Quentin Vlamynck), qui tient la corde du groupe de poursuivants, à équidistance, à un vingtaine de milles des premiers, et du 4ème Primonial (Sebastien Rogues). Ce dernier est lui même suivi , à moins de 5 milles, par The Arch (Armel Tripon/Benoît Marie), qui est parvenu à recoller un peu par rapport au retard qu’il affichait hier : « Nous avons suivi une option Nord qui nous a rapprochés des côtes espagnoles. Nous avons aussi choisi de ne pas nous aligner derrière les premiers » témoigne Armel Tripon, qui mise sur les conditions du jour pour se refaire une petite santé dans les lignes du classement. « Nous attendons une grosse molle à venir d’ici Gibraltar, qui pourrait favoriser un regroupement. En tout cas, on l’espère ! Mais tout va bien à bord, même si on vit un peu entassé dans une niche à quatre, » poursuit le vainqueur en titre de la Route du Rhum dans la catégorie des Ocean Fifty, qui goûte avec plaisir à ce format du trio accompagné d’un reporter embarqué, sur un parcours au long cours de 1 650 milles entre Méditerranée et Atlantique.
Qui sera le premier vainqueur ?
Mais avant de rejoindre l’océan, il faut en finir avec la Grande Bleue et les eaux toujours aussi hasardeuses qui baignent la péninsule ibérique au Nord et les côtes du Maghreb au Sud. La mer d’Alboran et ses vents évanescents seront en effet les juges de paix de cette première partie de course. « Les fichiers indiquent 5 nœuds de vent moyen, orienté dans le mauvais sens. Les équipages vont péniblement progresser au louvoyage ; et plus ils vont se rapprocher de Gibraltar, plus il vont devoir enchaîner les virement de bords, un peu comme s’ils régataient en baie », indique Guillaume Rottée. Ce qui n’est pas forcément pour déplaire à Thibaut Vauchel-Camus, très content de « tricoter »  en mode match race en tête. « Depuis le début on a bien « croché » dedans, on a confiance dans le bateau, on sait aller vite quand il faut. À bord, il y a le Fredo (Fred Duthil) qui a été assez intuitif sur les trajectoires, les petits coups à jouer dans les bascules de vent ; on a un Joubi (Antoine Joubert) acharné à la manoeuvre. Et puis moi qui… qui donne mon avis  ! » confie de skipper de Solidaires en Peloton – ARSEP. « On vient de perdre le lead de la course, mais nous sommes à vue avec Leyton. D’être avec eux devant en mode speed test et réfléchir à fond à tous les petits coups, c’est super intéressant. Reste à voir qui va gagner la « Med Cup » au passage de Gibraltar avant d’attaquer la remontée dans le frais…  » 
Réponse demain, dans la matinée, à la sortie du célèbre détroit, un passage toujours délicat qu’il faudra doubler avec du vent dans le nez !
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