Cap sur 300 milles de course folle

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A 16h05 précises, au top départ donné par Emmanuelle Tournier, vice-présidente du Département du Finistère, la flotte des 7 Ocean Fifty s’élançait pour le « Défi 24h en Finistère » dans des conditions spectaculaires : 16 noeuds de vent de sud-ouest avec rafales à 25, soleil, ciel ourlé de gros nuages blancs, mer clapoteuse. Du pain béni, autant pour les marins que pour le public et les chasseurs d’images. La grande boucle finistérienne s’annonce rapide et tonique, particulièrement au passage de l’île d’Ouessant où la mer est prévue de se creuser. « On va se faire plaisir, et tout va se jouer à l’énergie que l’on va mettre à régler le bateau » annonçait Vincent Riou (Solidaires En Peloton-ARSEP) au moment de quitter le port du Château. Autant dire que ce sera 24 heures à fond !

Salués par les vieux gréements Notre Dame de Rumengol et La Recouvrance, les multicoques ont quitté Brest à toute vitesse. Primonial en tête, la flotte s’engageait à près de 18 nœuds dans le goulet face au vent, obligeant les équipages à manoeuvrer sur chaque virement de bord. De quoi d’emblée se mettre dans le bain ! Jusqu’à l’Occidentale de Sein distante de 30 milles, la tactique dans du vent forcissant sera le nerf de la guerre avant un long et très rapide bord de portant jusqu’à l’île d’Ouessant, à viser le phare de Nividic par le travers. C’est là que le vent contre le courant pourrait creuser la mer et obliger les marins à doser la vitesse de leurs bateaux. D’autant que la zone est truffée de cailloux, la fameuse Chaussée Keller et ses dangers… Cap ensuite sur la marque de parcours Grande Basse de Portsall puis retour vers Ouessant au crépuscule. Pour la suite, tous s’attendent à incroyable sprint de près de 100 milles jusqu’au phare des Birvideaux. La nuit promet d’être blanche, aux réglages, à l’affût de la moindre survente, jouant à la fois la prudence et le haut du classement. Les Ocean Fifty sont attendus demain à Brest avant midi après 300 milles sous haute tension. Erwan Le Roux (Koesio) résume parfaitement le programme : « On va prendre du plaisir, faire le mieux possible et ne pas casser le bateau ! ».

Ils ont dit

Thierry Chabagny (Komilfo) : « Il va y avoir du vent, du soleil, des pointes à franchir, des points de passages, tous les ingrédients pour une belle course. Nous allons passer deux fois près de l’île d’Ouessant, il risque d’y avoir beaucoup de mer et du courant, notamment près de la Chaussée Keller. Il faudra être vigilant. Après, la descente jusqu’à l’archipel de Glénan se fera au reaching. Ce sera rapide, on va avaler les milles à grande vitesse. Ce sera un bon run ! Nous devrions mettre une vingtaine d’heures. Nous sommes trois à bord avec Eric (Péron) et Clément (Giraud) et il y a beaucoup de boulot pour faire marcher le bateau à 100%. Il y aura toujours quelqu’un avec un œil sur la carte, car il y aura beaucoup de points de passages. C’est super sympa cette classe Ocean Fifty, je suis bizuth et je me régale ! »

Vincent Riou (Solidaires En Peloton – ARSEP) : « On a de belles conditions pour faire du trimaran. On va pouvoir exploiter la puissance des bateaux sans être trop stressés car les conditions de vent sont maniables, c’est-à-dire une vingtaine de nœuds avec des rafales à 25 nœuds. On va aller très très vite, et se faire plaisir ! On attend un peu de mer avec 2,5 mètres de houle, mais c’est ce qui va rendre le truc rigolo. Une nuit sans dormir, ce n’est pas très grave, on essaiera de faire une micro-sieste pour être frais pour l’arrivée. Mais nous avons tous des réserves pour tout donner sur cette course. Les phases de manœuvres et de réglages vont être denses. Cela va se jouer à l’énergie qu’on va mettre à régler. Plus tu es dessus, plus tu vas vite ! Le parcours qui nous est offert ne nous amène pas de grosses options stratégiques, le job sera surtout de faire avancer le bateau. Il va falloir se donner à fond ! »

Erwan Le Roux (Koesio) : « Ça va être musclé, tonique, avec des grains, des cailloux, des îles ! Il y aura des difficultés un peu partout. La première sera de sortir de la rade, avec un premier choix de voile à faire car le vent va monter. Il faudra tirer des bords jusqu’à l’Occidentale de Sein avec ensuite un bord de sanglier vers Ouessant dans une mer défoncée à cause du vent contre le courant. Il va falloir mesurer la vitesse du bateau, s’adapter aux conditions. Le retour pour repasser Ouessant se fera au près avec la mer de face et ensuite on va filer de nuit à toute vitesse jusqu’au Birvideaux. Nous serons tous les trois sur le pont sans avoir le temps de dormir. Nous allons découvrir le bateau dans ces conditions, ça va être intéressant. Objectif : prendre du plaisir, faire le mieux possible et ne pas casser le bateau ! »

Quentin Vlamynck (Arkema) : « Nous avons tout à gagner donc nous allons nous donner à fond. On connaît le parcours par coeur, on sait ce qu’il va se passer et on a hâte de bien faire avec Etienne (Carra) et César (Dohy), ça va être top ! Tout le monde va aller vite, ça va être une course de vitesse en permanence donc il va falloir faire gaffe. Nous allons vite revenir à Brest. Les conditions vont être un peu humides mais sur Arkema nous sommes assez protégés. Il va y avoir de 18 à 22 nœuds de vent avec du reaching, du près, du portant. Ça va être tonique et il faudra faire attention à ne pas faire de bêtises, d’autant qu’il va y avoir du monde sur l’eau.»

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