Depuis qu’ils ont doublé le cap Finisterre ce vendredi aux alentours de 4h, les Ocean Fifty doivent faire face à des conditions météo très toniques : un vent de nord-est pour 25-30 nœuds et une mer forte. Viabilis Océans, suite à une avarie sur une pièce indispensable pour garder la grand-voile hissée (hook de chariot) est dans le port de Vigo depuis 10h ce matin et attend le renfort de son équipe technique. Les premiers du Pro Sailing Tour 2023 sont attendus à Brest demain dans l’après-midi. Une fin de course éprouvante et disputée !
Après le jeu tactique des virements de bord et des petites options le long des côtes portugaises bien éreintant pour les nerfs des équipages et à la fois diablement passionnant à suivre, place à la traversée du golfe de Gascogne. Pierre Quiroga, Léonard Legrand et Pascal Bidégorry contraints de lâcher la flotte alors qu’ils étaient en tête cette nuit, sont en ce moment amarrés dans le port espagnol de Vigo, tandis que leurs camarades de jeu foncent vers un autre Finistère dans des conditions sportives. Il va falloir pour rejoindre la rade de Brest et la ligne d’arrivée de ce Final Rush donner un dernier coup de collier. Thibaut Vauchel-Camus et son équipage sur Solidaires En Peloton-ARSEP ont repris les commandes de la course devant Koesio et Le Rire Médecin-Lamotte. Une dernière journée engagée au programme avec du tricotage le long des côtes nord de l’Espagne puis un long run vers la Bretagne.
Dénouement de ce dernier acte parti d’Alghero en Sardaigne demain vers 16h !
Ils ont dit au cap Finisterre
Pierre Quiroga, Viabilis Océans
« Nous étions en approche du cap Finisterre, dans un vent de 12-30 nœuds sous grand-voile, un ris, et avions décidé de réduire la voilure pour être encore plus raisonnables. Nous avions fait un petit break sur les bateaux de derrière donc le mot à bord était vraiment de passer la nuit le plus safe possible. Malheureusement, pendant cette prise de deuxième ris, on s’est aperçu que le chariot était fortement endommagé. En affalant complètement la grand-voile, on s’est vite rendu compte que cette pièce structurelle qui permet son bon maintient ne nous permettait pas de continuer.
On est évidement hyper déçu à bord… Cette troisième étape a été très éprouvante et malgré une course très serrée on était heureux de passer chacun des grands caps en leader. Ce sont des bateaux complètement incroyables et il faut accepter l’aléa mécanique. »
Luke Berry, Le Rire Médecin-Lamotte
« Nous sommes en train de tranquillement passer la pointe (espagnole), enfin tranquille, c’est un grand mot parce qu’il y a entre 27 et 30 nœuds de vent. Tout d’abord nous sommes désolés pour Viabilis Océans, Pierre Quiroga et son équipe. Ils ont fait une super course, on espère qu’ils vont réparer rapidement.
On a passé une bonne journée hier à remonter le petit retard qu’on avait pris la nuit d’avant. Avant que le vent ne rentre, on avait même réussi à repasser Thibaut (Vauchel) et à reprendre la place de troisième. Après le vent est rentré assez fort et là notre jeune expérience a pêché, parce que Thibaut et Quentin (Vlamynck) ont été très bons à bien gérer les ris, les J1, J2 (voiles d’avant), et nous, c’était un peu plus fouillis avec plusieurs essais, on a perdu du terrain à ce moment. Après, c’était un peu l’objectif de faire le dos rond et de ne pas endommager le bateau. Une nuit assez courte, nous n’avons pas dormi du tout parce qu’en plus d’avoir des vents oscillants entre 20 et 37 nœuds, il a fallu faire plein de virements de bord aussi mais tout ça sous le soleil et ça fait du bien ! »
Thibaut Vauchel, Solidaires En Peloton-ARSEP
« Petite pensée pour l’équipe de Viabilis Océans qui a eu une avarie qui les a empêchés de continuer. J’espère qu’ils vont vite trouver la solution technique pour rentrer en Bretagne et les retrouver pour le reste des épreuves qui suivent. Ça secoue ! On va commencer à rentrer dans le moment où on a hâte que ça se finisse… Ce n’est pas très confort… Toute la journée, ça va être louvoyage du cap Finisterre jusqu’à la Corogne. Gros tricot dans des conditions un peu toniques. Y a de l’air, ça meule, y a de la mer, cap Finisterre…. Ça secoue bien, nos traces doivent ressembler à de la couture et à un moment donné : traversée du golfe, direction : « Brest même » ! »