En tête du classement provisoire après 7 courses inshore dans les Bouches de Bonifacio, Quentin Vlamynck et ses deux équipiers (Alex Pella et Antoine Gautier) sur Arkema ont remporté ce dimanche après-midi le Défi 24h, parcours de 164 milles ultra exigeant autour de la Corse du Sud. Une toute première victoire pour le skipper le plus jeune de l’histoire de la Classe Ocean Fifty, une incroyable montée en puissance du Girondin de 28 ans sur ce circuit du Pro Sailing Tour dont le niveau de jeu est monté d’un cran depuis l’édition 2021. A Brest, pour le deuxième épisode du 22 au 26 juin, l’esprit de revanche planera sur les eaux finistériennes !
FOCUS SUR LE DÉFI 24H
De Bonifacio à Ajaccio en passant par les Lavezzi et la marque Vacca non loin de l’entrée de la baie de Porto-Vecchio, le parcours du Défi 24h s’est en réalité couru en près de 27h. Les 5 équipages ont dû composer avec des vents faibles toute la nuit et un thermique variable la journée. Une guerre des nerfs de tous les instants, rythmée par d’incessants changements de voiles, des regroupements en veux-tu, en voilà. Sur ce terrain de jeu très délicat jamais loin de cailloux, aux effets de sites imprévisibles, la lucidité fut probablement ce qui a fait la différence. « J’ai fait beaucoup de courses partout dans le monde, je ne me souviens pas d’avoir régaté avec autant d’intensité » soulignait Alex Pella (vainqueur de la Route du Rhum, détenteur du record du tour du monde équipage), équipier de Quentin Vlamynck. Devant la pointe du Timon au pied de la Citadelle de Bonifacio, trois bateaux (Arkema, Leyton et Koesio) sont arrivés en moins de 9 minutes, avec 72 secondes d’écart entre le trimaran de Sam Goodchild et celui d’Erwan Le Roux. Vous avez dit intense ?
ILS ONT DIT
Quentin Vlamynck (Arkema) : « Nous avons réussi beaucoup de choses, mais nous en avons loupé pas mal aussi ! Rien n’était simple. Nous prenons la tête sur la fin, après la bouée Vacca. Globalement, cela s’est super bien passé à bord, chacun était à sa tâche, et j’ai encore beaucoup appris avec Alex (Pella) et Antoine (Gautier). Nous étions tous cette nuit côte à côte, c’était souvent très tendu. Nous n’avons rien lâché, il a fallu beaucoup manoeuvrer et rester très concentré sur ce plan d’eau piégeux. C’est une première victoire pour Arkema sur le Pro Sailing Tour, c’est super pour toute l’équipe ! »
Sam Goodchild (Leyton) : « Ce Défi 24h a été plein de rebondissements, nous nous sommes bien bagarrés, et nous sommes bien fatigués ! Arkema et Koesio allaient très vite ce matin, nous avions du mal à suivre la cadence. Il faut que l’on arrive à aller plus vite dans le petit temps. Arkema a très bien navigué. Nous faisons 2ème, c’est une contreperformance par rapport à l’année dernière, mais cela reste une très belle place. Le petit temps, c’est presque ce qu’il y a de plus intense. J’ai dû dormir 15 mn au total. Cela ne s’est jamais arrêté ! Chacun a eu son moment en tête de flotte. Tout le monde est vraiment dans le match cette année, les compétences sont plus élevées que l’année dernière. Le moment clé était clairement ce matin à la remontée le long de la côte Est de la Corse. Je n’ai aucun regret, tout le monde a parfaitement navigué. C’était fabuleux ! »
Eric Péron (Komilfo) : « Nous avons super bien navigué, nous sommes contents. Nous avons un petit déficit de vitesse pour ce temps-là, parce que nous n’avions pas de code 0. Dès que c’est une allure serrée dans du petit temps, nous avons eu du mal. Mais c’était génial ! Il y a eu plein de rebondissements, avec beaucoup de changements de leaders. Nous finissons tous en quelques minutes, la compétition est vraiment relevée. Il n’y pas eu beaucoup de temps pour se reposer, mais nous étions venus chercher cette intensité. Plein de fois, nous sommes revenus en tête de flotte, je pense que tout le monde a vu que nous nous sommes bien battus. Nous n’avons pas à rougir de notre performance ! Toute notre stratégie était bonne, nous étions sereins là-dessus et c’est assez jouissif, nous étions vraiment dans le coup. »
Erwan Le Roux (Koesio) : « Quelle bagarre avec les cinq bateaux ! Il y a eu des regroupements sans arrêt. Nerveusement, il ne fallait pas péter les plombs, il fallait être patient et rester zen. Nous avons fait de belles choses, nous avons été devant tout le temps. Il y a eu des belles choses. C’était vraiment chouette ! Yann (Eliès) et Pablo (Santurde) ont tout donné sur les manœuvres. Je pense que nous avons mal géré notre sommeil, car ce matin, nous n’étions pas très lucides, c’est le dernier coup où Arkema s’envole. Nous étions un peu cramés et dans le gaz. Arkema et Leyton sont des concurrents coriaces. Le niveau de jeu global est monté d’un cran, c’est net. En résumé : intense et super !
Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires-En-Peloton – ARSEP) : « Ça mollissait par derrière tout le temps. Nos 4 milles de retard se terminent en 2 heures. Les conditions de vent étaient très légères, nous avons manqué un peu de relance dès le départ. Du coup nous nous sommes retrouvés derrière tout le monde. A la citadelle d’Ajaccio, nous avons croisés les premiers qui revenaient, parfois il y avait eu des zones de regroupements, globalement dans chacune des baies. Il fallait être au bon endroit. Nous étions côte à côte avec Komilfo et nous l’avons vu partir, nous sommes restés scotchés, nous avons ratés le dernier taxi !