« Bon vent, bonne course, bonne glisse ! » annonçait Tessa Worley, double championne du monde de slalom géant, aux cinq Ocean Fifty au moment du top départ à 14h30 de la toute première étape du Pro Sailing Tour 2023. Par un vent d’ouest pour 20-25 nœuds, les trimarans ont entamé leur chevauchée vers le sud de la Corse a un rythme endiablé présageant une incroyable course-poursuite entre le golfe de Gênes, le rocher de la Giraglia et l’île italienne de Monte Cristo. La météo incertaine et variable demandera une concentration de tous les instants pour espérer goûter à la victoire dans les bouches de Bonifacio…
Au revoir La Seyne-sur-Mer, cap sur la Corse ! Après 5 runs courus dans des conditions exceptionnelles en rade de Toulon, trois jours de rencontres entre les jeunes et les équipages et un accueil phénoménal de la Ville, de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, de la chambre des métiers et de l’Artisanat et de Var Tourisme, les navigateurs du Pro Sailing Tour 2023 se sont élancés plein Est sur un parcours inédit pour rejoindre Bonifacio. Le bateau bleu Solidaires En Peloton – ARSEP prenait un départ canon quelques longueurs devant Koesio, Viabilis Océans, Le Rire Médecin-Lamotte et Wind of Trust.
Une météo incertaine donc un jeu très ouvert
Le chemin pour rejoindre la pointe du Timon et les falaises de calcaire de Bonifacio ne sera pas direct, loin de là. Les 5 Ocean Fifty vont devoir contourner 5 marques obligatoires : les îles du Levant à laisser à tribord, l’île de la Gallinara au large d’Alassio sur la riviera italienne à laisser à tribord, le célèbre rocher de la Giraglia au nord du Cap Corse à laisser à bâbord, l’île de Monte Cristo à laisser à tribord et enfin la cardinale Sud Lavezzi à laisser à tribord également. 350 milles dans des eaux méditerranéennes que peu connaissent, bardées de pièges et rythmées par une météo qui s’annonce très instable. « Ce sera un joli mélange entre un côtier tactique le long de la riviera italienne et une partie océanique jusqu’à La Giraglia. La partie Est de la Corse ne sera pas évidente non plus jusqu’à l’île de Monte Cristo, dont le contournement leur permettra de se dégager un peu du relief de la Corse. L’arrivée est prévue dimanche matin entre 6h et 10h. Il leur faudra jouer de la stratégie avec moults pièges. A côté des ténors de la classe, nos jeunes venues sont déjà dans le match. Les nouveaux équipages veulent en découdre, on l’a vu sur les runs qu’ils ont couru à La Seyne-sur-Mer. Cette première étape devrait être passionnante. » annonce Gilles Chiorri, directeur de course du Pro Sailing Tour. Dès cette nuit, les multicoques de 50 pieds vont devoir négocier une transition du vent à l’Est et au petit matin doubler l’île italienne de La Gallinara très proche de la côte, avant de filer tout droit vers le cap Corse. Un début de scénario palpitant !
Les équipages engagés sur la première étape
Koesio
Skipper : Erwan Le Roux
Équipiers : Audrey Ogereau, Devan Le Bihan
Solidaires En Peloton-ARSEP
Skipper : Thibaut Vauchel-Camus
Équipiers : Quentin Vlamynck, Pep Costa (ESP)
Viabilis Océans
Skipper : Pierre Quiroga
Équipiers : Léonard Legrand, Baptiste Hulin
Le Rire Médecin-Lamotte
Skipper : Luke Berry (FRA-ENG)
Équipiers : Antoine Joubert, Frédéric Denis
Wind of Trust
Skipper : Christopher Pratt
Équipiers : Ronan Treussart, Laurent Bourguès
Ils ont dit sur le quai de La Seyne-sur-Mer
Tessa Worley, double championne du monde de Slalom Géant
« Je suis très contente d’avoir l’opportunité de pouvoir expérimenter un autre milieu et de lancer le Pro Sailing Tour 2023. Je suis privilégiée ! Le rapport à l’environnement et la nature est le point commun entre les skieurs et les marins. Il y a des similitudes entre le mental, l’engagement et l’expérience que ces sports exigent. Il y aussi une solidarité entre tous les compétiteurs, et c’est tellement important ! La montagne et la mer se rejoignent. Les sensations de glisse sont un peu les mêmes. La puissance, la portée sur l’eau comme sur la neige sont les gages de vitesse, et tout cela demande d’être à la fois très physique et de réagir tout en finesse. »
Christopher Pratt, Wind of Trust
« Ce sera une première étape parfaite, typiquement méditerranéenne, avec beaucoup de choix tactiques à opérer. Nous partons avec un flux d’ouest jusqu’à la côte d’Azur et il y aura ensuite une transition de vent à gérer. Il faudra ensuite bien négocier les choix de routes après la Giraglia. Une étape cérébrale, et j’aime ça ! On peut parler d’une belle mise en jambe pour l’équipage, nous venons en toute humilité sur le Pro Sailing Tour 2023, et c’est déjà une victoire d’être là, avec un projet très récent, et un bateau que nous prenons tout juste en main. C’est un petit miracle de prendre le départ mais je ne suis pas inquiet tant le bateau est sain et léger, et entre Ronan Treussart et Laurent Bourguès, nous ne manquons pas d’expérience à bord. »
Erwan Le Roux, Koesio
« Nous allons partir avec du portant, il y aura rapidement une transition à gérer dans la nuit pour repartir au près jusqu’à l’île de Galinara. Il faudra tricoter non loin des côtes, ensuite ce sera un long bord jusqu’au rocher de La Giraglia. Il risque d’y avoir du jeu sur jusqu’à Bonifacio car la météo n’est pas très calée. Ce sera vraiment sympa ! Le parcours est chouette car c’est le côté de la Méditerranée où nous n’avons pas l’habitude de naviguer. Concernant les nouveaux arrivants dans la classe Ocean Fifty, je constate qu’ils s’adaptent vite ! Ils vont rapidement comprendre comment cela fonctionne, on connaît leur talent et les bateaux sont relativement simples, donc je ne suis pas inquiet sur le niveau de jeu qui va grimper. Ça va être top ! »
Frédéric Denis, Le Rire Médecin-Lamotte
« Les modèles météo ne sont pas tellement d’accord, on sent que le système est instable entre un gros anticyclone sur la façade atlantique et une dépression vers l’Algérie. On ne sait pas encore quel système va prendre le dessus. Cela reste encore brouillon, mais c’est ce qui est passionnant. Concrètement, il va y avoir de la prise de risque et il faudra se poser des questions : qu’est-ce que j’ai à gagner à m’écarter de la route directe, jusqu’où je peux aller ? Il faudra aller du bon de côté et aller vite. Cette première étape va être très intéressante, d’autant qu’à bord, nous ne sommes pas très habitués à la Méditerranée. Il n’y a aucune certitude donc le jeu sera très ouvert ! »
Pierre Quiroga, Viabilis Océans
« Nous serons au près jusque dans le golfe de Gênes, ce sera idéal pour se jauger les uns par rapport aux autres. Ici en Méditerranée, il y a de gros changements de vent entre le jour et la nuit, ce sera un paramètre à considérer. Il y aura un jeu de vitesse et un jeu tactique tout au long du parcours parce que le schéma météo n’est pas clair du tout. Je serais beaucoup à la table à cartes car en Méditerranée rien n’est jamais sûr. Il faut être pragmatique, travailler la météo en mer. Nous sommes super contents de ces deux jours de runs à La Seyne-sur-Mer, j’ai pris de bons départ, l’équipage s’entend bien. Nous partons dans l’esprit de découverte et d’apprentissage, et surtout avec l’envie de prendre du plaisir ! »
Thibaut Vauchel-Camus, Solidaires En Peloton-ARSEP
« Sur la première étape du Pro Sailing Tour 2023 le parcours est innovant, avec un peu de longe côte jusqu’à la première marque qui est l’île de Gallinara et ensuite le contournement d’îles italiennes. Il y aura également des transitions météo super intéressantes, ce qui demandera beaucoup de finesse et des coups à faire. C’est super excitant ! Le plateau du millésime 2023 est assez étonnant et enthousiasmant. De nouveaux skippers, de nouveaux projets, ce qui veut dire que le circuit est attrayant. Ce sont 5 bateaux, 5 beaux projets et 5 ambitions communes : faire au mieux et gagner ! J’ai hâte de découvrir ce que cela va donner… »