Foire d’empoigne au large de Cadix

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« La baie de Cadix a-t-elle des eaux de velours ? » Si le mystère reste entier, difficile de ne pas remarquer que le golfe éponyme qui baigne les côtes andalouses suscite les convoitises dans les rangs très serrés de la flotte du Final Rush. Cinq Ocean Fifty, qui ont laissé ce matin la Méditerranée dans leurs sillages, y jouent actuellement des coudes, augurant une remontée en mode régate au contact vers la rade de Brest, où ils sont attendus à partir de 22 heures samedi prochain. 
5 Ocean Fifty en moins de 5 milles
Depuis le passage de Gibraltar qui a donné ce matin un nouveau départ en favorisant une très net regroupement, les écarts se sont considérablement réduits entre cinq équipages qui progressent dorénavant dans la deuxième partie de leur parcours de 1 650 milles entre Méditerranée et Atlantique. Si Leyton ouvre toujours la voie, les trios qui le suivent de près s’échangent les places dans les lignes du classement provisoire au gré des pointages. À 18 heures, ce jeudi, sous un grand soleil et sur des eaux bleu turquoise qui baignent les côtes de l’Andalousie, Solidaires en Peloton – ARSEP, Primonial, The Arch et Arkema 4 se tiennent tous dans un mouchoir de 3,5 milles.
À bord de The Arch, Benoît Marie ne cachait pas sa satisfaction d’être à ce point revenu dans le match, au contact et à vue de la plupart de ses concurrents aux portes du détroit de Gibraltar. « On a fait un bon coup ce matin, qui nous a permis de recoller au peloton de tête qui s’est arrêté devant Tarifa. On a joué la courbure du vent des deux cotés, vers le Maroc et l’Espagne ; et à la faveur d’une belle trajectoire on est remonté comme des avions sur nos petits copains jusqu’a doubler Arkema 4, », confiait-il dans un message envoyé après la pause déjeuner dans l’étroit cockpit à l’immense vue sur mer du trimaran. « On est surmotivé, très content d’aborder la remontée de l’Atlantique dans cette position, après le magnifique spectacle du passage du fameux détroit de Gibraltar », ajoutait le co-skipper de The Arch, qui peut, à l’instar des ses plus proches concurrents, rêver de victoire en rade de Brest à l’issue de cette finale aussi rythmée qu’engagée.
Ciela Village à la peine
Rien est joué alors qu’il reste deux bonnes journées de course devant les étraves aiguisées de la flotte compacte qui progresse actuellement au près dans un flux d’Ouest d’une douzaine de nœuds en plein coeur du golfe de Cadix, en direction du cap Saint-Vincent. Pour Ciela Village, en revanche, c’est une toute autre histoire. Erwan Le Roux et son équipage payent un lourd tribut à la Méditerranée qui ne leur fait pas de cadeaux en leur infligeant un retard qui s’accumule, au fil des heures et des milles parcourus par leurs prédécesseurs. « La Med s’est montrée très instable, fidèle à sa réputation. On l’a bien vécu à nos dépens lors de la première nuit de course. Notre retard est dû un un petit décalage qui nous a placés dans une situation très compliquée, nous empêchant de revenir sur les autres qui ont bénéficié d’un meilleur angle. Ils ont creusé. Cela s’est joué à rien, à dix degrés d’écart », confie le skipper trinitain qui ne cache pas son immense déception de se voir relégué à l’arrière, alors qu’il avait pourtant pris un départ canon. D’après les derniers routages, alors qu’il risque de ne plus progresser dans le même système météo que ses concurrents, il pourrait en effet concéder un écart de 24 heures environ, en rade de Brest, à l’arrivée de ce Final Rush. Face à la dure loi du sport et de la course au large qui créé de cruels passages à niveau, tout l’enjeu à présent va être de limiter la casse…
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